La première mention écrite de Campbon remonte au IX siècle, sous le nom de « Campus Bonus ». Illustration de l’ancienneté du peuplement : l’emplacement du Vieux Bourg, aujourd’hui hameau, a conservé l’attention des archéologues. Plusieurs vestiges médiévaux témoignent d'une implantation structurée dès le Moyen Âge, époque à laquelle le village dépendait du bailliage et de l’évêché de Nantes (Archives Départementales de Loire-Atlantique).
La paroisse de Campbon, bien avant la structuration des communes en 1790, contrôlait un territoire relativement vaste, à l’écart des grands axes mais tourné vers l’agriculture et l’exploitation de la forêt. La période révolutionnaire est marquée par des tensions et quelques affrontements liés à la Chouannerie, dont la mémoire reste vivace, notamment dans le nom de certaines rues et lieux-dits.
Située sur le chemin reliant Nantes et Redon, Campbon joua longtemps le rôle de relais entre bassins fluviaux et mondes ruraux. Si le bourg reste d’une taille modeste, le recensement de 1836 mentionne déjà près de 2 600 habitants, chiffre élevé pour l’époque, expliquant le développement d’une dizaine de hameaux distincts (source : Institut National de la Statistique et des Études Économiques - INSEE).
Le XIX et le début du XX siècles voient l’apogée de l’ère rurale avec la richesse de ses terres, la vigne, et l’élevage. De cette époque subsistent plusieurs manoirs, anciens moulins à vent et lavoirs sur la Campbonette, rivière locale aujourd’hui discrète qui affleurait autrefois quotidiennement la vie des habitants.
De l’ancienne église romane il ne subsiste que les fondations : celle qu’on découvre aujourd’hui date de 1908, bâtie sur les plans de l’architecte René Ménard, dans un style néogothique aux lignes épurées. À l’intérieur, vitraux Art déco et mobilier néo-gothique forment un ensemble harmonieux, dont certains éléments proviennent de l’église précédente démolie pour instabilité du clocher (source : Inventaire Général du Patrimoine des Pays de la Loire).
Le ruisseau de la Campbonette, modeste affluent du Brivet, traverse le territoire et a permis historiquement l’installation de moulins, de fermes et de prairies humides. Long de 16 km, il rythme la vie agricole et anime, aujourd’hui encore, des circuits de randonnée prisés à l’automne ou au printemps pour la diversité de leur faune et flore (source : SAGE du bassin du Brivet).
Limitrophe du Sillon de Bretagne, Campbon est un exemple typique de paysage bocager : petites parcelles ceinturées de haies vives, chemins creux, chênaies et prairies humides se succèdent dans un échelonnement doux. Ces éléments définissent le « pays campbonnais », où alternent culture céréalière, élevage bovin et prairies de fauche.
Depuis 2007, les agriculteurs sont impliqués dans des programmes de maintien du bocage, en lien avec la Chambre d’Agriculture et le Parc Naturel Régional de Brière. Près de 40 % des exploitations participent à la replantation ou la préservation du maillage bocager (source : Chambre d’agriculture des Pays de la Loire, rapport 2023).
Bien moins présentes aujourd’hui, les landes de Campbon sont visibles surtout dans les hameaux au nord et à l’ouest de la commune. Elles témoignent d’un passé de pâturage extensif, aujourd’hui remplacé par les cultures ; quelques portions, classées « zones naturelles d’intérêt écologique », restent observables (cf. ZNIEFF, INPN).
Campbon compte officiellement 4 108 habitants en 2021 (source INSEE), soit une progression d’environ 14% sur une décennie. Ce dynamisme se retrouve dans le tissu associatif : plus de 60 associations, allant du sport à la culture, dynamisent la vie du bourg (source : site de la Mairie et Annuaire des associations de Loire-Atlantique).
Depuis la fin du XX siècle, Campbon connaît une mutation de son tissu rural : installation de nouveaux habitants venus chercher un équilibre entre accessibilité (Nantes à 38 km, Saint-Nazaire à 38 km) et qualité de vie préservée. La création récente d’espaces de coworking, le développement de l’agriculture biologique (plus de 10 exploitations en 2023), ou encore la rénovation des chemins de randonnée témoignent de ce mouvement.
Labellisée « Village nature », Campbon illustre une ruralité vivante, ancrée dans la mémoire mais résolument tournée vers l’avenir. Il ne tient qu’à chacun d’ouvrir la porte de ses hameaux, de longer les chemins bordés de haies ou de partir à la rencontre de ses habitants pour mieux en saisir la richesse particulière.
Pour approfondir la visite ou partager vos propres coups de cœur, n’hésitez pas à consulter les ressources locales : mairie, bibliothèques, ou l’office du tourisme intercommunal « Erdre & Loire » (campbon.fr, coeurestuaire.cc).