La mémoire vivante de l’Antiquité : sur les traces gallo-romaines
Le territoire de Cœur d’Estuaire, situé entre Nantes et Saint-Nazaire, conserve des échos de la présence humaine dès l’Antiquité. La proximité de la Loire, axe commercial majeur à l’époque, a attiré dès le Ier siècle après J.-C. des populations gallo-romaines venues structurer le paysage. Si les vestiges monumentaux sont rares ici, c’est d’abord parce que la région, mouvante et parfois inondable, a connu de nombreux bouleversements fluviaux.
Pourtant, plusieurs trouvailles en témoignent. À Lavau-sur-Loire et Saint-Étienne-de-Montluc, des tuiles romaines (), des fragments de poteries sigillées, et même des pièces de monnaie ont été mis au jour lors de fouilles ou de travaux agricoles (source : Inventaire Général du Patrimoine culturel Pays de la Loire). Ces éléments laissent deviner l’existence de petites villas, de points de franchissements et d’activités agricoles et artisanales. La voie romaine reliant Nantes (Condevicnum) à Vannes (Darioritum) passait non loin, favorisant les passages et la circulation des idées, des biens et des hommes.
Plus curieusement, sur certains bourgs perchés, le tracé de rues ou de zones d’habitat conserve parfois, dans son dessin, un héritage du romain : une organisation régulière des terres, typique de la même période. Les marais et anciennes vasières de la Loire ont beaucoup évolué avec le temps, mais la toponymie locale – qui évoque parfois « les Champs », « la Vigie » ou « le Moulin Romain » – rappelle discrètement ces fondations antiques.