La centrale thermique : du symbole industriel à l’objet de transition
Impossible d’évoquer Cordemais sans s’arrêter sur la centrale EDF, dont les deux cheminées plantent le décor à plusieurs kilomètres à la ronde. Mise en service en 1970, ce site possède une puissance thermique de 1 200 MW, ce qui le plaçait parmi les dix plus grands du pays au début des années 2000 (EDF). À elle seule, la centrale a pu fournir jusqu’à près de 25 % des besoins électriques des Pays de la Loire en période de pointe.
Mais l’aventure industrielle de Cordemais s’inscrit aussi dans la complexité de la transition écologique. En 2018, l’État actait l’arrêt complet des centrales à charbon françaises pour 2022. Pourtant, Cordemais reste aujourd’hui en activité, adaptée à des périodes de grand froid ou d’indisponibilité du parc nucléaire – un exemple concret de la persistance du besoin industriel.
- Près de 400 emplois directs sont générés sur le site, auxquels s’ajoutent de nombreux emplois indirects liés à la sous-traitance locale (maintenance, logistique, restauration…).
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Le projet Ecocombust : depuis plusieurs années, la centrale teste la conversion de ses chaudières à la biomasse. Il s’agit d’utiliser des déchets végétaux locaux ou du bois, en visant la fabrication de 120 000 tonnes de granulés par an, réduisant de 70 % les émissions de CO2 par rapport au charbon classique (Le Monde).
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Un paysage en mouvement : la centrale, régulièrement ouverte lors de visites guidées pendant les journées du patrimoine, est aujourd’hui pensée comme un centre de transition, porteur de nouveaux projets énergétiques (hydrogène, stockage…).
Ici, la Loire n’est plus seulement une voie de transport, mais une ressource – pour l’eau de refroidissement ou la logistique des matières premières. Ce croisement entre impératif industriel et besoin de sauvegarde environnementale constitue l’essence même des débats actuels autour de l’estuaire.